Le burnout des mamans d

Etre une maman d’un enfant dys, TDAH ou précoce n’est pas de tout repos et mène souvent, si on n’y prend pas garde, au burn-out . Pour éviter le burnout, une maman d’enfant dys a besoin d’être plus et mieux armée que les autres mamans.

Etre maman dans notre monde moderne est difficile, nous vivons dans une société où tout va vite, où devenir mère est forcément signe de bonheur et où on considère que si l’enfant n’est pas heureux, c’est forcément la faute de sa mère.

Combien de mamans d’enfants dys ou TDAH ont entendu les professionnels leur dire : « Vous devez moins le couver, s’il ne rentre pas dans la lecture, c’est parce que vous le protégez trop ». La maîtresse leur dire :  » Vous devez la coucher plus tôt, elle n’est pas assez concentrée en classe ! ». Une litanie d’aberrations qui, à force, épuise les mamans. Quand ce n’est pas l’entourage familial qui s’y met : « Tu as vu comment tu l’éduques aussi, c’est normal qu’elle soit agitée! ».

Alors qu’elles ont  tant besoin de soutien, les autres accablent ces mamans tant investies dans la réussite et le bien-être de leur enfant. S’occuper de son enfant dys, le soir après le travail, est épuisant et la malveillance environnante finit de vider des ses dernières ressources la maman d’enfant dys, TDAH ou précoce.

La maman d’un enfant dys doit plus que les autres mamans apprendre à se protéger afin de garder de l’énergie. La route est longue, un enfant dys ou TDAH sera dys ou TDAH toute sa vie.

Maman d’enfants dys et TDAH, protégez-vous pour éviter le burn-out

Le burnout d’une maman peut se traduire cumulativement de cinq manières par des :

• manifestations émotionnelles. L’épuisement ressenti par la maman, entraînant un sentiment de perte de contrôle, peut se manifester émotionnellement par des peurs mal définies et des tensions nerveuses. Il se caractérise également par une humeur triste ou un manque d’entrain. La maman peut être irritable, tendue, hypersensible, ou bien ne manifester aucune émotion.

• manifestations physiques. Les manifestations physiques sont les plus fréquentes. On note davantage de troubles du sommeil, une fatigue chronique due à un sommeil qui n’est plus réparateur et des tensions musculaires avec des douleurs rachidiennes (dos, nuque). Il y a parfois une prise ou une perte soudaine de poids. Maux de tête, nausées, vertiges sont également observés.

• manifestations cognitives. En termes cognitifs, le burnout a un retentissement sur les capacités de traitement de l’information dont dispose la maman : diminution de la concentration, difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois, à nuancer, à prendre des décisions. Erreurs mineures, fautes, oublis sont également constatés.

• manifestations comportementales ou interpersonnelles . Sur le plan interpersonnel, la maman peut se replier sur elle-même, s’isoler socialement, ou avoir un comportement agressif, parfois violent, traduisant une diminution de sa tolérance à la frustration qu’elle ressent face aux difficultés de son enfant. Moins enclin à l’empathie, la maman  est moins touchée par les problèmes des autres membres de la famille et peut aller jusqu’à traiter ces derniers comme des objets. Se sentant dans une situation inextricable, elle peut éprouver du ressentiment et de l’hostilité à l’égard des personnes qu’elle  côtoie au quotidien (papa, autres enfants). Des comportements addictifs peuvent apparaître face à la tension ressentie : tabac, alcool, tranquillisants, drogues, etc

.• manifestations motivationnelles ou liées à l’attitude. Se sentant dépréciée dans son rôle de maman, elle peut se désengager progressivement. Baisse de motivation et moral en berne s’accompagnent d’un effritement des valeurs associées à son rôle de parent. Ne pouvant changer la situation dans laquelle elle se trouve, elle peut avoir le sentiment d’être prise au piège et douter de ses propres compétences. La maman peut alors se remettre en cause et penser qu’elle n’est plus capable de s’occuper de son enfant comme avant : elle se dévalorise et pense qu’elle n’est plus une bonne mère.

Le burn-out des mamans d’enfants Dys et TDAH : comment l’éviter ?

Maman d’enfants dys, faites-vous confiance ! N’écoutez pas toutes les inepties que l’on peut vous servir à longueur de journée. Si vous trouvez que tel médecin ou orthophoniste ne vous comprend pas ou ne comprend pas votre enfant, changez-en. Dès qu’une maîtresse ou un professeur n’a pas une attitude correcte avec votre enfant, rencontrez-le de suite, ne laissez rien passer, plus vous attendrez plus ce sera pire. On vous dira souvent que vous êtes « l’emmerdeuse » de service, mais faites fi de ce que l ‘autre peut penser de vous. Si vous ne défendez pas votre enfant, personne ne le fera à votre place.

Vous allez aussi rencontrer des personnes très bienveillantes, sur les réseaux sociaux il y a des groupes de discussions qui peuvent beaucoup vous aider comme Astuces pour Dys ou dyscussions parents profs. Certains professionnels de santé sont aussi formidables et des maîtresses ou professeurs sont très à l’écoute.

Pourquoi une maman d’enfants dys ou TDAH est sujette au burnout  ?

Être parent et surtout parent d’enfant dys et TDAH  est un véritable métier.

Un enfant dys  ( dyslexie, dyspraxie, TDAH,  dysphasie, Haut Potentiel -HP, APIE ou EIP), demande une energie constante et durable. Les sollicitations sont multiples entre l’ école, les rééducations et toutes les activités nécessaires à l’épanouissement de votre enfant. Toutes ces sollicitations demandent de l’énergie physique mais aussi de l’énergie mentale: la fameuse charge mentale. Accompagner un enfant dys demande un véritable engagement physique, mental et émotionnel qui s’apparente à un parcours de combattante. L’épuisement de la maman est surtout  émotionnel et son stress devient chronique, car la maman d’enfants dys n’a plus ou pas de moment pour souffler:  Et pourtant, la maman d’enfant dys ne doit pas flancher  pour que son enfant continue à progresser, elle est bien souvent le (seul) moteur de sa réussite.

Il faut aussi apprendre à exprimer ses besoins et savoir demander de l’aide à son mari ou à ses proches : ne pas tout assumer et concevoir que parfois les sollicitations dépassent les ressources disponibles. Le fait de demander de l’aide au mari, aux frères/soeurs, à ses propres parents permet d’alléger et de soulager certaines choses. Il ne faut pas attendre d’être au bord de la crise de nerfs pour le faire. Tout burn-out est lié à un épuisement des ressources quand l’environnement est trop « demandeur », plus on est au clair avec ses propres ressources et les ressources apportées par les autres, moins on se sent dépassé. Il ne faut pas hésiter à faire appel à un professeur particulier formé aux troubles dys et TDAH.

Et aussi s’accorder du temps pour soi sans culpabiliser. Même si l’emploi du temps est chargé, il faut s’obliger à s’accorder, au moins une fois par mois un moment à soi pour décompresser et recharger les batteries.